Introduction
La vente à découvert (short selling) peut sembler simple : vendre un titre qu’on n’a pas, pour le racheter plus bas. Mais en pratique, elle repose sur un système de marge et de collatéral qui peut transformer une stratégie rentable en cauchemar si l’on n’y prête pas attention. Comprendre la mécanique des appels de marge est donc essentiel pour tout trader.
1. Qu’est-ce que la marge en short selling ?
Lorsque vous shortez une action, vous empruntez ces actions auprès de votre courtier pour les vendre immédiatement sur le marché.
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Le courtier prend un risque (si le prix monte, vos pertes sont illimitées).
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Pour se protéger, il vous impose de déposer une garantie appelée collatéral ou marge initiale.
C’est une somme bloquée sur votre compte, calculée en pourcentage de la valeur de votre position.
2. Types de marge
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Marge initiale : montant exigé pour ouvrir la position.
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Marge de maintenance (ou d’entretien) : montant minimum à conserver pour garder la position ouverte.
Si votre capital descend en dessous de ce seuil → appel de marge.
3. Qu’est-ce qu’un appel de marge ?
Un appel de marge (margin call) survient quand la valeur de votre compte n’est plus suffisante pour couvrir les pertes potentielles.
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Le courtier vous demande d’ajouter des fonds (cash ou titres).
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Si vous ne réagissez pas, il peut forcer la clôture de vos positions pour limiter le risque de perte… parfois au pire moment.
4. Exemple chiffré
Imaginons :
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Vous shortez 100 actions Tesla à 250 € → position de 25 000 €.
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Votre courtier exige une marge initiale de 40 % → vous devez bloquer 10 000 € en collatéral.
Scénario 1 : Tesla chute à 200 €
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Valeur des actions : 20 000 €.
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Vous les rachetez pour 20 000 €, gain de 5 000 €.
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Votre compte passe à 15 000 € (10 000 marge initiale + 5 000 profit).
Scénario 2 : Tesla monte à 300 €
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Valeur des actions : 30 000 €.
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Vous devez racheter à 30 000 €, perte de 5 000 €.
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Votre compte tombe à 5 000 €.
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Si la marge de maintenance est de 7 500 €, votre courtier déclenche un appel de marge → rajoutez 2 500 € ou position liquidée.
5. Pourquoi c’est crucial
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Le short est beaucoup plus risqué qu’un achat classique :
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À l’achat, perte max = 100 % du capital investi.
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En short, perte = illimitée si l’action monte.
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Les appels de marge forcent souvent les traders à liquider dans la panique → ce qui amplifie les pertes.
6. Comment se protéger ?
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Choisir un courtier transparent (Interactive Brokers par exemple donne en temps réel la marge utilisée et disponible).
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Ne pas utiliser tout son capital en short → garder une marge de sécurité élevée.
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Stop-loss obligatoire → sortir avant que l’appel de marge ne vous rattrape.
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Diversifier : ne pas concentrer un short sur une seule action volatile.
Conclusion
Le short selling est une arme puissante mais à double tranchant. La marge et l’appel de marge en sont le mécanisme de sécurité, mais aussi la principale source de risque pour les traders imprudents.
Retenez : le courtier vous prête les actions, mais il ne prend jamais le risque à votre place.
